"Tout l'abîme est sous l'arbre énorme comme une urne. La terre sous la plante ouvre son puits nocturne Plein de feuilles, de fleurs et de l'amas mouvant De rameaux que, plus tard, soulèvera le vent, Et dit : ‒ Vivez ! Prenez. C'est à vous. Prends, brin...
J'ai marché dans la ville où mon pas résonnait. C'était comme un écho sur l'asphalte du temps. Arrêter la planète était un jeu d'enfant. Dans le ciel sans avion la lune me fixait. Derrière les rideaux un enfant regardait. Les rues étaient désertes, les...
Côtoyer l'abîme conduit parfois à des démarches désespérées. Hermance, fan de Tex Avery, connaissait les faiblesses des loups et ses petites-filles, qui étaient loin d'être des oies blanches, se délectaient de films gore. Par une nuit de pleine lune,...
Cet omnibus sentait le renfermé, l'administration poussiéreuse, le vieux bureau où la vie d'un homme s'enlise. Il stoppait tous les cinq cents mètres pour charger un secrétaire de plus, un douanier de plus, un inspecteur... Je surprenais les confidences...
Hier j'ai trouvé, dans une bouquinerie de l'Eure qui mérite le détour par un chemin perdu, cette "Petite anthologie imaginaire de la langue française" d'Henri Bellaunay, préfacée par Jean d'Ormesson, pour 20 centimes d'euros! 20 centimes d'euros pour...
un texte magnifique sur l'insurpassable altérité H : Moi, on m’appelle Hans ! O : C’est un joli nom. H : Ondine et Hans, c’est ce qui se fait de mieux comme noms au monde, n’est-ce pas ? O : Ou Hans et Ondine. H : Oh non ! Ondine d’abord ! C’est le titre,...
Mes démêlés avec "l'astragale" m'ont rappelé que j'avais déjà traité le thème d'une Cendrillon du XXIe siècle dans une nouvelle du recueil " Homère, avec tes descendants ça ne va pas le faire ". Je vous en livre le début : Cendrillon Il est des jours...
Un livre charmant par l'autrice de " La gouvernante suédoise ", un roman que j'avais beaucoup apprécié. Dans ce nouvel opus Marie Sizun flirte avec le genre de la nouvelle mais elle puise son inspiration dans le regard aiguisé de l'amateur de tableaux....
Dans sa tête résonnait le roulement hypnotique des la mer qui berçait les galets tapissant la plage trente mètres plus bas. La mer est plus traîtresse que le cœur des hommes. Elle engloutissait jusqu'à l'ombre des marins qui croyaient la dompter, distribuant...
Tout en conduisant sa Polo bleue sur la route de Pépin, Véronique tentait de se raisonner. Elle aurait dû s'arranger pour être là plus souvent, partager des moments avec Thomas. Il aimait depuis toujours les randonnées, mais le week-end, quand elle était...
" Ces trois choses ont un point commun : elles existent. Un autre point commun : on les oublie. Les rêves existent en nous. Les étoiles existent au-dessus de nous. Les animaux sauvages existent à côté de nous. On les oublie parce que notre productivité...
Aphas s'adresse à Hélène : "J'ai réfléchi à ce que vous nous avez confié hier et en vous écoutant encore depuis tout à l'heure j'ai compris bien des choses. C'est pourquoi, avec votre permission, j’aimerais témoigner, montrer ce que vous êtes réellement....
— Et celui qui m’est cher entre tous, Achille, a choisi son destin en pleine connaissance de cause : — Quand il fut suffisamment expert dans le maniement des armes et que sa mère jugea que le moment était venu, elle lui expliqua le choix qui s’offrait...
Les paroles du roi de Sparte, l'époux de sa mère, celui qu'elle considère comme son père, résonnent en boucle dans la tête d'Hélène : "Des mots cognent derrière mon front contre les parois de mon cerveau, des mots chauves-souris, prononcés par le père...
Un papillon déchire l’air épais de cette fin d’après-midi d’été. Quelques instants en apesanteur sur le calice d’une fleur bleutée il choisit de plonger dans le bosquet d’églantines voisin. Des narcisses pensifs et des roseaux ondulant soulignent le ruban...
Un grand de la littérature et des chefs-d'oeuvre de la Grèce pour clore ce drôle d'avril 2020 Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre, Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour, Est fait pour inspirer au poète un amour Eternel et muet...
VII Sortir du bois La forêt dessine un écrin où tous les verts se sont donné rendez-vous. Elle palpite de vie : caché au fond des buissons, au creux des nids, derrière les feuillages, c’est à qui grignotera, piaillera, s’ébrouera, creusera ou jacassera. Un...
En vieillissant il devient de plus en plus difficile de s'arracher à la splendeur du paysage qu'on traverse. La peau usée par le vent et par l'âge, distendue par la fatigue et les joies, les différents poils, larmes, gouttes, ongles et cheveux qui sont...
Merci à Agnès Braisaz, journaliste au Dauphiné Libéré, pour la sympathique annonce de ma prochaine dédicace. Les amateurs de lecture pourront retrouver devant la Maison de la Presse de Sisteron mon dernier opus avec les variations sur les personnages...
On ne peut, je crois, rien connaître par la science; c'est un instrument trop exact et trop dur. Le monde a mille tendresses dans lesquelles il faut se plier pour les comprendre avant de savoir ce que représente leur somme. La certitude géographique est...
Les osselets : un des plus anciens jeux qu'affectionnaient Grecs et Romains, tout comme les dés. On jette les "astragales" qui ne roulent que sur quatre côtés, marqués de points, à la différence des dés qui ont six faces. Jeu qu'on dit inventé par Palamède...
La Société des Ecrivains normands a été fondée en 1923 à Honfleur chez la poétesse Lucie Delarue-Mardrus. Elle a compté parmi ses membres des noms prestigieux comme André Maurois ou Maurice Leblanc pour ne citer qu'eux. Les Ecrivains normands décernent...
Ecoute, si tu veux, puisque nous nous aimons, Nous allons tous les deux fuir par-delà les monts ; Nous irons sous le ciel de Grèce, où sont les muses. Tu verras, toi qu'un rien charme, toi qui t'amuses Du vol d'un papillon, comment les aigles font Quand...
Je t'attendais ainsi qu'on attend les navires Dans les années de sécheresse quand le blé Ne monte pas plus haut qu'une oreille dans l'herbe Qui écoute apeurée la grande voix du temps Je t'attendais et tous les quais toutes les routes Ont retenti du pas...
L'été et notre vie étions d'un seul tenant La campagne mangeait la couleur de ta jupe odorante Avidité et contrainte s'étaient réconciliées Le château de Maubec s'enfonçait dans l'argile Bientôt s'effondrerait le roulis de sa lyre La violence des plantes...