23 Janvier 2024
Un livre charmant par l'autrice de "La gouvernante suédoise", un roman que j'avais beaucoup apprécié.
Dans ce nouvel opus Marie Sizun flirte avec le genre de la nouvelle mais elle puise son inspiration dans le regard aiguisé de l'amateur de tableaux.
Fine observatrice, elle s'attache à ces êtres auxquels les peintres offrent une minuscule existence dans leurs toiles.
Silhouettes à peine esquissées, charmantes formes évanescentes ou personnages énigmatiques, que représentaient ces "petits personnages" pour l'artiste ? Et quelle importance prennent-ils dans le regard du spectateur qui contemple l’œuvre ?
A l'ombre immense des "Grands cyprès de la Villa d'Este" de Fragonard que se confient ces créatures infimes ?
Marie Sizun y voit une scène de séparation et nous conte l'ultime voyage des amants qui désiraient raviver leur flamme sous le ciel italien.
Et dans ce tableau de Turner "La Terrasse un soir d'été" que vient faire ce chien noir perdu le long du fleuve dans la lumière du soir ?
"Au milieu d'une telle paix son inquiétude interroge".
Amours adultères, peines enfantines, ruptures, visite à une faiseuse d’ange, pause bienvenue dans une vie mouvementée, purs moments de bonheur… des instantanés de vie saisis par l’œil des peintres et mis en mots par Marie Sizun qui nous emporte dans la ronde humaine, dans les joies et les drames de tous ces petits personnages que, sans elle, nous aurions peut-être balayés du regard pour les rendre aussitôt à l'oubli.