Achille in Le chant d'hélène

— Et celui qui m’est cher entre tous, Achille, a choisi son destin en pleine connaissance de cause :

— Quand il fut suffisamment expert dans le maniement des armes et que sa mère jugea que le moment était venu, elle lui expliqua le choix qui s’offrait à lui… Ne pouvant le rendre immortel, elle avait obtenu du grand dieu qui siège sur l’Olympe que son fils décide entre deux destins.

Ses prouesses pouvaient être telles qu’elles lui obtiendraient une gloire inégalée, au point que des générations innombrables retiendraient son nom à l’égal des dieux mais pour cela il lui fallait périr, à peine atteint l’âge d’homme, devant les hautes murailles d’Ilion !

Ou bien s’offrait à lui une longue et heureuse existence entourée d’enfants et de petits-enfants dont une mort sans bruit viendrait ponctuer l’anonymat.

— Sans hésiter le fougueux Achille avait choisi la première option. Et moi, je voyais ce géant blond, au milieu de ses Myrmidons, tous de belle stature. Il se démenait et de sa lourde épée semait la panique parmi les Troyens.

Partout ailleurs l’issue était incertaine, les ennemis, animés d’une égale fureur, combattaient sans céder de terrain et la mer et la grève étaient un champ de bataille indescriptible où s’amassaient les corps.

Mais sur la parcelle où débarquaient les Myrmidons, la victoire avait les yeux d’Achille. 

     S. Etienbled, Le Chant d'Hélène