Entre ciel et terre Jón Kalmann Stefànsson

Le premier volume d'une trilogie puisque suivent : "La tristesse des anges" et "Le cœur de l'homme".

Une œuvre inclassable qui se lit comme un roman, mais est écrite dans un style d'une poésie envoûtante.

Le cadre d'abord : "D'un côté, la mer, de l'autre, des montagnes vertigineuses comme le ciel."

Les héros : un homme et un gamin de quinze ans qui, tous deux, aiment la poésie. "Cet étrange amour des livres", une passion incomprise et moquée par leurs compagnons, les autres pêcheurs de morue.

Fanti Lucio, Lecteur de poésie dans la neige

Aux aventures des hommes se mêlent des réflexions sur la vie, la mort, l'après, la valeur des choses et des sentiments :

"Nous vivons au fond d'une cuvette : le jour s'écoule, le soir se pose ; elle s'emplit lentement de ténèbres, puis les étoiles s'allument au-dessus de nos têtes où elles scintillent éternellement, comme porteuses d'un message urgent, mais lequel et de qui ? Que veulent-elles de nous et peut-être surtout : que voulons-nous d'elles ?"

Un des héros, Bárður, meurt de froid en mer d'Islande pour être monté dans l'embarcation de pêche à la morue en oubliant sa vareuse parce qu'il s'était laissé emporter par les vers du "Paradis perdu" de Milton....

"Voilà le genre de tour que peut nous jouer la poésie".

"Lire des poèmes vous met en danger de mort".

Le gamin se donne pour mission de rapporter le livre coupable de la mort de son ami à son propriétaire, le vieux Kolbeinn, ancien capitaine de navire qui a perdu la vue :

"...il reconnaît Kolbeinn et son regard aveugle, aussi féroce qu'un loup atlantique"

Voyage initiatique, entre solitude, froid et réflexions qui se bousculent lancinantes.

Trouvera-t-il la force de continuer à vivre ?