Le jeu trompeur des apparences

Lawrence Alma-Tadema Les roses d'Héliogabale

Un tableau qui faisait partie de l'exposition "Désirs et volupté" au musée Jacquemart-André en 2013.

Le peintre s'est inspiré d'un épisode sans doute fictif de la vie de cet empereur romain du IIIe siècle après J-C qui régna trois ans et mourut à 19 ans. Un être dans la lignée des empereurs fous (Néron, Caligula, Sardanapale...) dont les conteurs amateurs de scandales se plaisent à énumérer les frasques, quitte à les inventer pour mieux frapper les esprits.

L'étrangeté du tableau tient non seulement à son sujet : Héliogabale, au cours d'une fête splendide comme il les aimait, fait pleuvoir du plafond des pétales de roses par milliers.

On sait par les témoignages de l'époque et par les découvertes de la villa de Néron qu'il existait des ouvertures dans les plafonds permettant de déverser des fleurs, des parfums, luxe apprécié de l'époque.

Mais ici une grande partie des invités va être engloutie par ces monceaux de fleurs. Ceux qui sont placés en hauteur, proches de l'empereur, sont en fait au spectacle. Or ceux qui sont la cible des pétales asphyxiants semblent partager leur joie d'un somptueux banquet, inconscients du sort qui leur est réservé.

La scène interroge sur le mirage de la beauté. Jusqu'où peut-on aller ?